Sur les hauteurs de Sidi Bou Saïd, dans une terrasse qui embrasse la baie de Tunis, son crépuscule doré, ses maisons blanches et sa végétation luxuriante, nous côtoyons l’infini de l’horizon en goûtant au charme de ce village pittoresque. Cette maison semble figée dans le temps, une parenthèse enchantée perchée en haut de sa colline.
C’est une maison familiale, transformée au fil des générations afin de correspondre aux besoins des nouveaux habitants. Pour cette dernière transformation qui devait créer un logement indépendant dans la maison familiale, l’architecte, Béchir Hizem, a été appelé en cours de chantier afin de reprendre en partie la conception originale. Une intervention dans l’urgence mais qui a permis à l’architecte d’expérimenter une manière de faire ancestrale, celle des mâalem d’antan. A la manière des sculpteurs de pierre, Béchir Hizem a sculpté l’espace afin de mettre en valeur toute la beauté naturelle du site. La vue panoramique est le véritable trésor de cette demeure. Là où on regarde, la mer s’étend devant nous à perte de vue. Comme dans un balcon perché, l’architecte a su mettre en valeur toutes les perspectives vers l’étendue marine, faisant ainsi du séjour, un espace ouvert et aéré grâce à une baie vitrée totalement ouvrable de 6 mètres 40 de long. Le salon avec sa cheminée de style XIXème siècle, profite de la vue ouverte sur la baie de Tunis. Pour coller au plus près aux exigences de l’environnement architectural typique de Sidi Bou Saïd, la maison a été conçue autour d’un vide central rappelant les patios traditionnels.
Le mariage entre les céramiques à l’ancienne et le superbe marbre italien au sol donne à l’entrée et aux escaliers de la maison un cachet indéniable. L’architecte grand féru du style architectural traditionnel, a su intégrer ensemble un aménagement en espaces ouverts aux larges baies vitrées avec un langage plus typique fait de tableaux de carreaux de faïences multicolores émaillés, de ferronnerie d’art, de dallage et de colonnes de marbre blanc.
C’est ce mélange qui donne à Dar Samira son charme indéniable. Elle puise dans la nature la richesse de ses vues et du savoir-faire de l’homme toute l’ingéniosité de ses espaces et la beauté de ses décorations.
Texte : Emna Touiti – Photos : Med. Amin Chouikh
Article paru dans iddéco n°37 – Juillet 2018