C’est sur les hauteurs de Sidi Bou Saïd que nos pas nous mènent, vers une architecture de style traditionnel. En face d’un vieux puits, la porte bleue cloutée s’est ouverte pour nous accueillir dans un patio, petit mais plein de charme.
La lumière y pénètre par un toit qui se décapote. La maitresse des lieux Ymen Berhouma s’amuse à dire que c’est une maison cabriolet décapotable.
Elle est tombée sous son charme, on y devine l’artiste dès l’entrée. Elle nous accueille avec ses couleurs et teintes apaisantes, un blanc éclatant sublimé par le bleu turquoise bien spécifique à cette colline.
Ymen avoue avoir réalisé un rêve en habitant ici : « Jai toujours déménagé dans ma vie, j’aime bien investir de nouveaux lieux. J’ai l’impression de me lasser si je passe plus de trois ans dans une maison ».
L’esprit de la détente s’y invite, sous l’escalier, on apprécie un patchwork de peintures et de photos d’artistes dont nombreux sont ses amis : Atef Maatalah, Ibrahim Maatous, Mohamed Ben Slama. Nabil Souabi, et les photos de David Alibet et Hichem Driss.
Les plantes la suivent dans ses pérégrinations et ajoutent une touche de verdure qui n’est pas pour nous déplaire. Les objets qui décorent l’intérieur sont ceux qui l’accompagnent depuis toujours, ce sont ses repères dans les murs qui changent souvent.
Un escalier nous mène jusqu’à la terrasse, celle-là même qu’ Ymen décapote en faisant glisser une grande verrière. « Il n’y a pas de fenêtres et c’est justement la terrasse qui a déterminé mon choix d’habiter en ce lieu ».
On peut s’y poser autour d’une petite table pour apprécier la vue qui se projette jusqu’en bas de la colline où on peut aussi apercevoir un petit bout de mer.
Entièrement dédiée aux amateurs de détente et du farniente, on peut s’y prélasser, à l’abri des regards indiscrets, profiter d’un petit déjeuner tranquille le matin ou d’un moment de paix le soir lors des douces soirées estivales. D’ailleurs un chat, étranger de la maison, s’y repose sans vergogne.
Les chambres sont disposées autour de la pièce centrale et à l’étage. Chacune est décorée d’une empreinte personnalisée qui lui donne un cachet qui lui est propre tout en étant épuré. Le mobilier y est simple et constitue un ensemble uni qui s’illustre par sa fonctionnalité.
A l’étage, on retrouve l’atelier d’Ymen, celui où elle dessine. Elle y travaille autrement qu’à son atelier de La Marsa. Dans ce dernier, elle se permet de peindre, de salir, d’éclabousser les murs et le sol.
Son inspiration change et s’enrichit en fonction des espaces dans lesquels elle se trouve. Elle affirme que le lieu façonne sa manière de travailler.
Avec une belle proximité de la Galerie A. Gorgi, Ymen pourra désormais y exposer sans se soucier du transport de ses œuvres. Souhaitons à Ymen, qui habite depuis quelques mois dans cette maison, d’y passer de belles années.
Texte : Nadia Zouari – Photos : Vincenzo Magnani
Article paru dans iddéco n°28 -Mars 2016