Porté par dix pays arabes dont la Tunisie, le dossier commun « Les arts, savoir-faire et pratiques associés à la gravure sur métaux (or, argent et cuivre) », vient d’être inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Cette nouvelle inscription a été annoncée lors de la dix-huitième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tient à Kasane, République du Botswana, du 4 au 9 décembre 2023.
Avec cette nouvelle inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, le nombre d’éléments tunisiens inscrits s’élève à sept après « Les savoir-faire liés à la poterie des femmes de Sejnane » (2018), « Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier » (2019), » Les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous » (2020) « La pêche à la charfiya » (2020), « La calligraphie arabe » (2021) et « La harissa. savoirs, savoir-faire et pratiques culinaires et sociales » (2022).
Le dossier scientifique, informe le ministère des affaires culturelles, a été préparé par l’INP sous la supervision du ministère des affaires culturelles et l’Alecso et en coordination avec la république de l’Irak.
L’inscription de ce dossier (porté par la Tunisie, la Palestine, l’Irak, l’Algérie, l’Egypte, la Mauritanie, le Maroc, l’Arabie Saoudite, le Yémen et le Soudan) met en lumière la diversité des méthodes associées au traitement de l’or, de l’argent, du cuivre et des métaux à des fins artistiques, artisanales et économiques ce que révèle aujourd’hui la pratique de la gravure dans nombre de villes et médinas de Tunisie, comme à Tunis, Kairouan, Sfax et Djerba.
La gravure sur métaux (or, argent et cuivre) est une pratique séculaire consistant à façonner des mots, des symboles ou des motifs sur les surfaces d’objets décoratifs, utilitaires, religieux ou cérémoniels. L’artisan utilise différents outils pour graver manuellement des symboles, des noms, des versets du Coran, des prières et des figures géométriques dans l’objet. La gravure peut être concave (en creux) ou convexe (en relief) ou mêler différents types de métaux, comme l’or et l’argent. Leur signification et leur fonction sociale et symbolique peuvent varier selon les communautés concernées. Les objets gravés (bijoux ou objets d’intérieur) sont souvent offerts en cadeaux traditionnels de mariage ou utilisés dans des rituels religieux ou dans la pratique médicale alternative. Certains types de métaux sont ainsi connus pour leurs propriétés cicatrisantes. La gravure sur métaux se transmet au sein des familles, par l’observation et la pratique, et dans des ateliers organisés dans des centres de formation, des organisations et des universités, entre autres.
Des publications, des événements culturels et les réseaux sociaux contribuent à la transmission des connaissances et savoir-faire associés. Pratiquées par la communauté, indépendamment de l’âge et du genre, la gravure sur métaux et l’utilisation des objets gravés expriment l’identité géographique, culturelle et religieuse et le statut socioéconomique des communautés concernées.
Source : TAP