Sur les rives du nord de Tunis, une nomade a installé sa famille dans une maison à la déco métissée comme un écho à ses origines et à ses pérégrinations.
Décoratrice, écrivaine, peintre et thérapeute, la maitresse des lieux a conçu sa maison comme une toile d’artiste jouant avec la couleur et les formes, un hommage à sa mère artiste peintre et à son père sculpteur. Dans cette grande maison à la façade blanche, propre à la rive sud de la méditerranée, c’est à l’intérieur que la couleur prend toute sa dimension, chaque pièce a son pigment, on passe du rouge framboise de la salle de télévision, au jaune toscan du salon et on fini dans les nuages à l’étage comme pour se rapprocher du ciel. De Tanger à Tunis en passant par Majorque et Rome, la maitresse des lieux nous fait parler des ses ports d’attaches et de ses origines à travers toute cette palette de nuances. Seul le grand escalier et sa rampe resteront blancs malgré quelques touches de rouge dans les matelas des banquettes, mettant ainsi en valeur la majestueuse « Lilith », de l’artiste Meriem Bouderbala, protectrice et gardienne de la maison. C’est avec l’aide de deux peintres Polonais de l’école des Beaux Art de Varsovie que la sélection des couleurs s’est faite, des semaines de travail pour trouver le juste équilibre pour que la nuit comme le jour les tons gardent la bonne vibration et la luminosité. « Cette fois ci, il me fallait de la couleur dit- elle pour trouver une nouvelle place à mes tableaux et leur donner une nouvelle histoire dans ce nouveau lieu où je m’installe ».
Le ton des murs a amené le choix de l’accrochage des tableaux et des photos disparates de cette collectionneuse à l’œil averti, allant de la gravure du 17ème siècle aux tableaux de peintres contemporains Tunisiens comme Othman Taleb, Hela Lamine ou encore Mohamed Ben Slama. Dans la pièce de réception, place au jaune et à l’orange, un clin d’œil aux façades italiennes. « Je voulais pour cette maison de la banlieue nord de Tunis, toutes les couleurs du pourtour méditerranéen de l’orient à l’occident et même dans le patio j’ai accroché au mur une reproduction d’une mosaique qui se trouve au musée du Bardo ». Dans la salle à manger l’humeur est plus scandinave avec une grande table en chêne et des tableaux dans les tons de pastel.
Dans cette maison, la maitresse des lieux a su mêler l’esprit traditionnel tunisien avec le moderne tout en jouant avec le nouveau vocabulaire décoratif arabe. Le mobilier dans un mélange éclectique, vient de tous les voyages et déménagements de cette famille, de l’orient à l’occident en passant par New-York et l’Afrique. Des bols en bois Kenyans, un sofa New Yorkais, des fauteuils style Jean Michel Frank, une table Viennoise 1911 trouvée dans les Puces de Paris et des banquettes tunisiennes s’accordent ensemble révélant ainsi le cachet de la décoratrice. A l’étage, les chambres des enfants défilent les unes après les autres avec chacune son thème, une galactique, l’autre nautique et la dernière princess ‘shabby chic’ anglais.Encore une fois la maitresse des lieux a su recréer une maison qui lui ressemble dans un joyeux tumulte ou la famille et les amis se retrouvent.
Texte : Fatma Sfar – Photos : Samia Chagour Françon
Article paru dans iddéco n°23 – Décembre 2017
Articles Liés
- Villa Z, d’ARK Architecture
A la confluence de la méditerranée et de l’orient, la Villa Z arbore un vocabulaire…
- What Politics Says About Your Personal Style
Cursus iaculis etiam in In nullam donec sem sed consequat scelerisque nibh amet, massa egestas…
- Une escapade à la Villa Ma-Amoura
En prenant la route en direction de la partie Est du Cap Bon, vers Korba,…
- La gravure à l’honneur à Dar Sébastien
L’errance commence dès que le visiteur foule le sol de cette magnifique Dar Sébastien à…