Vous avez été occupé cet automne par le train-train quotidien et vous n’avez pas eu le temps de visiter les expositions d’art ? Vous avez encore une chance de vous rattraper. Voici un petit aperçu des quelques évènements artistiques que vous avez peut-être ratés.
L’exposition collective «Nature morte (et enterrée ?) marque un point d’interrogation sur la pérennité d’un environnement en décadence et l’urgence d’une action salvatrice. Vingt-deux artistes ont répondu présent à cet appel de la nature qui s’est matérialisé par une exposition tenue au Centre des Arts Vivants de Radès : Rachida Amara, Abdesslem Ayed, Kais Ben Farhat, Mohamed Ben Slama, Nader Boukadi, Gada Chamma, Hela Djebby, Slimen Elkamel, Aïcha Filali, Mohamed Ghassan, Emna Ghezaiel, Slim Gomri, Adnene Hajsassi, Amine Inoubli, Nadia Jelassi, Halim Karabibene, Raouf Karray, Sadri Khiari, Hamza Moussa, Insaf Saada, Nabil Saouabi, Douraïd Souissi ont contribué à cet événement.
En parfaite communion avec la nature et ses éléments, l’artiste Nesrine Elamine a déployé une armada de créatures lors de sa dernière exposition ألم تر، à Archivart Gallery. Des oiseaux, des arbustes, des feuillages, des fleurs et même des méduses cohabitent dans un monde hors du temps.
Une biodiversité qui échappe même aux cadres qui les confinent pour investir les murs de la galerie.
La brillante Ymen Berhouma, qui tient la Galerie Y, impressionne toujours par le choix des jeunes talents qu’elle expose. Invité pour la première fois pour montrer son travail, le jeune artiste à l’avenir prometteur, Youssef Kanoun propose 3odwan, un projet et une œuvre picturale singulière qui allie l’image et le mot, le réel et l’imaginaire, l’horreur et le poétique. Si le monde qu’il dépeint est sombre aux canines bien aiguisées, il n’en reste pas moins que le potentiel artistique de Youssef Kanoun est certain.
L’artiste visuel Slim Gomri réalise une sculpture murale monumentale pour le nouveau siège de l’OSS. Paré de tôles brutes et oxydées, son fameux Monstera, formé d’un ensemble de cinq plaques qui se chevauchent sur plusieurs plans, se tient majestueusement sur la façade de l’OSS célébrant le continent africain.
La 3ème exposition du collectif Studies et ses invités a pris place à l’espace d’art Mille Feuilles, à la Marsa avec les participants du collectif Studies, Asma Ghiloufi, Oussema Troudi & Shaden Ghioueche ainsi que les artistes invités, Alaeddin Aboutaleb, Rawnak Aouida, Radhouane Ayadi, Dhekrayet Ben Abdelkader, Rafik Belhouchet, Amira Ben Aïssia, Sahar El Echi, Lilia Houissa et Slim Zarrouk.
Sous la direction admirable de l’artiste et homme de théâtre Moez Mrabet, les Journées théâtrales de Carthage ont rayonné avec une programmation riche et ouverte à l’international. Mis à part les pièces de théâtre qui ont attiré un public assoiffé d’art et de culture, une exposition photographique intitulée ‘Quarante ans sous les projecteurs’ a retracé le chemin des JTC avec le regard artistique des photographes du ministère des Affaires culturelles ainsi qu’une série de photos de l’artiste Kais Ben Farhat.
Comme dans une introspection, l’artiste Emna Kahouaji explore son individualité et joue à cache-cache avec des personnages masqués qui se voilent comme pour se préserver. L’exposition « Persona » qui se tient à la Galerie AGorgi traverse les « schémas intérieurs » de cette artiste et nous fait découvrir ses angoisses les plus profondes.
Faten Rouissi trace ses « Lignes Cardinales » à la Galerie Elbirou à Sousse. Une exposition qui suit le parcours de l’artiste et donne à voir des œuvres qui ont marqué son chemin artistique. Un regard franc et parfois ironique sur l’humain, le citoyen et les changements sociaux actuels.
La Galerie Kalysté a rendu hommage à l’artiste Hatim ElMekki en exposant une sélection de ses dessins, ses aquarelles et ses peintures dans une exposition nommée : «Hommage à Hatim Elmekki : L’Aiguillon d’une Vie».
Avec « Farchi », Mourad Zoghlami transporte les habitués de la Galerie Musk&Amber vers une songerie picturale et un rêve éveillé durant lesquels nous découvrons ses fantasmes et explorons ses cauchemars.
La Galerie Yosr Ben Ammar a invité l’artiste Mira Agdal pour annoncer son « Silent Storm », une tempête silencieuse et monochrome qui explore l’attachement de Mira à la nature.
Avec comme outils, de l’encre noire, de l’acrylique et de l’eau de mer, l’artiste dépeint ses observations quotidiennes des phénomènes météorologiques et des singularités qui en découlent.
La Galerie Salma Feriani annonce l’ouverture d’un nouvel espace muséal conçu par l’architecte Chacha Atallah. L’espace comporte trois salles, une bibliothèque et une librairie. Une exposition inaugurale de Nidhal Chamekh est prévue sous l’intitulé « Et Si Carthage ».
A l’étranger, et plus précisément à Abu Dhabi Art Fair, la Galerie Musk&Amber a fait voyager les œuvres des artistes Imed Jemaiel, Mouna Jemal Siala et Zuhair Al Saaed.
A Montréal, le collectif Identité.e.s présente « Leitmotiv » à la Galerie Boa, une exposition qui compte deux artistes tunisiens à savoir Mohamed Ben Soltane et Neila Ben Ayed.
En Autriche, l’artiste Najet Edhahbi inscrit son nom en haut du palmarès devançant les quinze artistes plasticiens issus du monde entier et participant au festival “Atelier an der Donau» pour les arts visuels. Elle a en effet remporté le premier prix avec beaucoup de mérite. Un bel hommage et une ouverture intéressante sur la scène artistique internationale.
Et pour entamer la nouvelle année dans la joie et la bonne humeur, une exposition ‘Œuforique’ se tient à la librairie ‘Culturel’ Gammarth (près du Relais) et rassemble 100 artistes distingués. Ces créateurs au grand cœur ont été sollicités pour transformer un œuf en bois massif en une œuvre d’art. Les recettes de cette action seront versées à une œuvre caritative à savoir ‘SOS Villages d’Enfants Tunisie’.
Texte : Amira ZILI
Article paru dans iddéco n°51 – Décembre 2023, vous pouvez le commander ou vous abonner en ligne : https://archibat.info/abonnement-2/