Quand il rêve, il rêve en carton. De ce matériau humble et modeste, d’usage trivial, il a fait un support de lumière, un objet d’agrément, un élément arty de décors branchés.
Aymen Akkez avait commencé les Beaux Arts comme tout le monde, suivant un parcours classique de « design produit », touchant à la fois la création industrielle et artisanale. Comme tout le monde, il fit des stages en agence, avant de se rendre compte que, contrairement à tout le monde, ce rythme de travail ne lui correspondait pas. Lui voulait être libre de ses mouvements, de ses temps de rêve, de ses plages de créations. Il voulait pouvoir inventer sans contraintes, passer une nuit entière sur un projet s’il le fallait, et consacrer des heures à imaginer le meilleur moyen de capter la lumière. Il installa donc son atelier chez lui, sélectionna les fournisseurs, explora les sous-traitants pour des opérations techniques, et se lança dans l’aventure carton.
Ses « objets de lumière » comme on aimerait les appeler, sont d’abord conçus et dessinés sur son ordinateur. Il donne les formes à la découpe, mais ne laisse à personne le soin de l’assemblage, du collage et de la peinture. Il nous les présente fièrement : colonnes de lumière, boules iridescentes, projecteurs orientables, champignons irradiants, ampoules géantes, l’humble carton est exalté et magnifié par la magie de l’éclairage.
Quand on lui demande pourquoi le carton, alors qu’avec sa formation, il pourrait travailler n’importe quel matériau, il explique :
« Parce que cela n’existait pas, parce que j’aime ce côté à la fois éphémère et durable, fragile et solide » Ce qui ne l’empêchera d’ailleurs pas d’aller explorer du côté d’autres matériaux. Mais de cela, il préfère encore garder le secret.
Par Alya Hamza – Photos : Adnen Maazouz
Article paru dans iddéco n°22 – Octobre 2014
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