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Sinda Belhassen
L’artiste qui réinvente la magie Hermès à sa manière

Équipe Éditoriale by Équipe Éditoriale
8 juillet 2025
in A la une, Expositions
0
Sinda Belhassen L’artiste qui réinvente la magie Hermès à sa manière

© La Badira

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Un anniversaire sous le signe de l’excellence

Le 11 avril 2025, La Badira — joyau hôtelier de Hammamet — célébrait son 10e anniversaire. Un événement placé sous le signe du raffinement, de l’identité, et de l’hommage. L’icône honorée ? Leïla Menchari, l’enchanteresse des vitrines Hermès. Depuis le 24 rue du Faubourg Saint-Honoré, elle a réinventé pendant trois décennies l’idée même de décoration de luxe. Mais cette célébration n’était pas un regard vers le passé. C’était une passation, une transmission créative.

Au cœur de cette mise en scène symbolique : Sinda Belhassen, artiste plasticienne tunisienne, qui a su capter l’esprit Menchari sans le reproduire, et l’ancrer dans un récit contemporain et profondément tunisien.

Des vitrines miniatures pour une grande vision

Sinda Belhassen a présenté pour l’occasion une série de vitrines miniatures en trois dimensions, véritables sculptures sous verre, jouant avec les matériaux, la transparence, le mouvement, à la manière d’un hommage vibrant aux scènes mythologiques et artisanales que Leïla Menchari imaginait chez Hermès.

Chaque vitrine était un micro-univers, inspiré de l’artisanat tunisien, baigné dans des décors de sable rose, tissé de détails et de lumière. Il ne s’agissait pas de recréer le passé, mais d’ouvrir une voie où la Tunisianité devient langage du luxe global.

Durant l’événement, sous les regards d’un public exigeant — artistes, décorateurs, curateurs, représentants de maisons internationales, journalistes spécialisés — Sinda a réalisé en direct une vitrine grandeur nature, performance vivante, sculpture en temps réel. Cette vitrine, née sous les yeux des invités, a réuni matières nobles, savoir-faire tunisien et composition contemporaine. Une performance rare, saluée comme un moment suspendu.





Au centre du triptyque :  Leila Menchari, Arlette Zouaoui, Sinda Belhassen

Ce projet ne serait pas complet sans l’écrin qui l’a accueilli : la suite Leïla Menchari, récemment inaugurée à La Badira. Un espace pensé comme un hommage vivant, imaginé par la talentueuse Arlette Zouaoui, designer d’intérieurs, qui connaissait intimement l’univers de Menchari. Elle a conçu un décor subtil, élégant, hommage sans ostentation, dialogue permanent entre le raffinement et la chaleur méditerranéenne. C’est là que Sinda Belhassen s’est inscrite avec justesse. Ses œuvres n’ont pas simplement « habillé » l’espace. Elles en sont devenues la matière sensible, le prolongement naturel.

Ce trio, forme un continuum créatif. Trois femmes, trois générations, trois expressions d’un même art : faire parler les lieux, les objets, les matières.

La puissance Hermès, l’âme tunisienne

Hermès ne choisit pas ses créateurs au hasard. Leïla Menchari, formée aux Beaux-Arts de Paris, y avait trouvé un espace de liberté, un territoire d’excellence. Elle disait :“J’ai toujours été libre chez Hermès. Je pouvais tout inventer.”

Cette liberté, Sinda Belhassen l’a saisie à sa manière.

Elle n’est pas sous influence. Elle est dans le dialogue, dans l’héritage transformé. Elle ne reproduit pas, elle interprète, elle compose avec les mêmes exigences : sens du détail, vision globale, poésie du réel.

À travers cette performance, elle prouve que l’art tunisien peut se hisser à la hauteur des plus grandes maisons, non pas en reproduisant, mais en assumant pleinement sa propre richesse.



Le luxe est une langue que Sinda parle couramment

Sinda Belhassen n’est pas seulement une artiste exposée à La Badira. Elle incarne une nouvelle génération de créateurs tunisiens capables d’évoluer dans les codes du luxe international. Avec authenticité, exigence et maîtrise, elle inscrit la Tunisie dans une conversation globale sur l’art, la beauté, le patrimoine.

Grâce à Mouna Ben Halima, fondatrice visionnaire de La Badira, cet anniversaire devient un manifeste : le luxe à la tunisienne existe, il est ouvert au monde, il est porté par des femmes puissantes, créatrices, bâtisseuses. Et Sinda Belhassen y tient désormais une place centrale. 

Texte : Souheil Bouden

© La Badira

Article paru dans Archibat n°64 – Juin 2025, vous pouvez le commander ou vous abonner en ligne : https://archibat.info/shop/

Disponible en kiosque, librairies et en ligne

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