
En décembre, la revue Archibat a présenté la restauration d’une ancienne demeure de la médina de Tunis, le Dar Bayram, demeure destinée par ses propriétaires à devenir l’un des fleurons de l’hôtellerie de charme de Tunis. Ici nous montrons, en quelque sorte en avant première, les ambiances que connaîtront les clients de l’hôtel « palais Bayram », géré par la chaîne Knowledge, dont l’inauguration vient d’avoir lieu.


Tous les sols, restaurés, sont de marbre blanc ou, dans certaines suites, constitués de grands damiers de marbres de couleur. Les murs sont entièrement revêtus de faïences traditionnelles, patiemment complétées, réassorties et recalepinées.On remarque dans le patio une ambiance colorée particulière, avec un niveau inférieur dans les tons bleu, safran et brun contrastant avec un niveau supérieur dans les tons bleu et blanc. Cette palette, inhabituelle dans la Médina, est propre au palais Bayram.

Une autre ambiance particulière est celle du hall d’entrée, lumineux, sans faïences, avec ses quelques marches axiales conduisant au niveau principal. Ce dispositif a renouvelé le traditionnel enchaînement driba-skifa des siècles précédents. Quant aux plafonds des galeries et des suites, à solives et à caissons peints, avec des moulures dorées, ils ont été scrupuleusement restaurés. Dans la grande chambre oblongue, devenue la grande suite bleue, se trouvent des armoiries beylicales particulières aux quatre angles du plafond.
Par rapport aux canons architecturaux du 18° siècle, le restaurant du palais Bayram, installé dans le makhzen mitoyen, de pierres et de briques apparentes, est plus classique, mais l’espace a été somptueusement restauré et mis en lumière.
Pour tous les espaces de convivialité – hall, restaurant, salon de thé – et pour toutes les suites, les choix des mobiliers reflètent l’option des propriétaires et des gestionnaires du « Palais Bayram ». Ils ont pris le parti de ne pas introduire d’éléments contemporains dans le décor historique authentique, mais d’installer des mobiliers du 19° siècle, pour renforcer la sensation d’habiter l’ancienne demeure d’une grande famille, non celle d’un décorateur. Ce parti-pris se manifeste de manière évidente dans le style des fauteuils du restaurant, des chaises du salon de thé, des canapés et des sièges des suites, ainsi que les tables, les commodes, les consoles et les miroirstrès « classique français ».

Comme il était de mise dans la Médina depuis le19ème jusqu’au début du 20ème siècle, ces mobiliers cohabitent avec les éléments traditionnels « immeubles » des époques antérieures, telles les banquettes des espaces de séjour des suites, les étagères sculptées et dorées etles lits clos à baldaquin et couronnement également sculpté et doré.
Les appareils d’éclairage ont été choisis dans le même registre de la continuité stylistique, les quelles participent de façon sensible à l’homogénéité des ambiances. Les appliques et les lustres en cristal choisis, dans le style de Venise ou de Bohême, peuvent ainsirenvoyerleurs scintillements dans les miroirs vénitiens en vogue dans les grandes demeures de la Médina depuis l’époque ottomane.
Texte : Denis Lesage – Photos : Samia Chagour Françon
Article paru dans iddéco n°24 – Mars 2015
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